Pourquoi avons-nous besoin d’un tournant dans la mobilité?

On peut également se demander : pour qui la ville estelle bâtie ? Ou bien : dans quel futur souhaitons-nous vivre ? Il est clair que cela nécessite un changement culturel urgent qui doit s’accompagner d’une transformation fondamentale du système de transport.

Opérer un « tournant dans la mobilité » est crucial pour concevoir l’avenir de nos villes et pour la qualité de vie de leurs habitant·es. A une époque où l’empreinte environnementale des transports reste déraisonnable et où les villes continuent d’être dominées par les voitures, un changement culturel fondamental est nécessaire. C’est la seule façon de garantir un avenir de la mobilité qui soit respectueux de l’environnement et de la qualité de vie.

Les villes actuelles ne sont souvent pas conçues pour supporter le trafic automobile massif qui les encombre. Depuis les années 1950, la voiture occupe un rôle de plus en plus dominant et est devenu un symbole de statut social. Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont dépendantes de leur automobile pour se rendre au travail, à des événements culturels ou pour des activités de loisirs. Les obstacles à l’abandon de la voiture semblent énormes : l’offre de transports publics ne suffit pas, n’est pas assez abordable, flexible, vaste et inclusive. Cela entraîne, entre autres, une injustice territoriale massive et une exclusion des personnes qui ne possèdent pas de voiture ou de permis de conduire.

Un autre problème est que la plupart des coûts engendrés par le trafic automobile sont payés par l’ensemble de la société. Cela vaut aussi bien pour les coûts financiers qu’en ce qui concerne la place occupée par les voitures. En consacrant l’espace public en priorité au trafic automobile, on le restreint et on le rend confus et dangereux pour les autres usager·ères. Cela va à l’encontre des principes de l’urbanisme moderne, qui devrait viser à créer des espaces urbains mixtes et agréables à vivre. Il n’y a pas d’égalité dans le système de mobilité actuel, mais un privilège accordé à la voiture. Aujourd’hui, n’importe qui peut stocker son véhicule en permanence dans la rue alors que l’espace dans nos villes est rare et précieux et qu’il devrait plutôt être consacré aux gens et non à des boîtes de tôle inertes.

Platzvergleich Basel — En voiture, une personne requiert 10 fois plus de place que dans un tram ou à pied.

L’évolution historique de l’urbanisme depuis le siècle dernier a conduit à une conception dysfonctionnelle des villes, dans laquelle les besoins des automobilistes priment sur ceux des autres usager·ères de la route. Cela a non seulement eu des conséquences négatives sur la qualité de vie des gens, mais entraine également des nuisances sanitaires en raison du bruit et la pollution.

Il est donc urgent que nous reconsidérions fondamentalement nos systèmes de transport, mais aussi notre urbanisme, et que nous nous concentrions davantage sur les alternatives écologiques comme les transports publics, le vélo et la marche. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons créer un avenir durable et agréable à vivre.