Aller au contenu principal
  • Deutsch
  • Français
Faire un don
Logo du site
  • Actualités
  • Projets
  • Engagez-vous
  • À propos
fermer

Des milliards de bénéfices sur le dos de la collectivité

13. novembre 2025
Silas Hobi
Silas Hobi

Alors que les compagnies aériennes s'envolent vers une nouvelle année record, les dommages causés par le trafic aérien se chiffrent à près de 3,9 milliards de francs par an. Le bruit, la pollution de l'air et les dégâts climatiques sont payés par la collectivité, tandis que l'industrie aérienne empoche des milliards de bénéfices.

Chaque enfant apprend depuis tout petit qu’il doit ramasser lui-même ses déchets. Mais dans notre vie quotidienne, ce principe n’est pas appliqué. Le bruit, la pollution de l’air ou les dégâts climatiques ne sont que très rarement payés par celles et ceux qui les causent. Ce problème est également connu sous le terme de « coûts externes ». L’industrie aérienne, en n’assumant pas sa responsabilité dans la crise climatique, est indirectement massivement subventionnée.

Augmentation massive des coûts externes

L’Office fédéral du développement territorial (ARE) calcule régulièrement les coûts et bénéfices externes des transports. L’an dernier, les méthodes ont été adaptées à l’état le plus récent de la science. Il en est ressorti que les coûts avaient été massivement sous-estimés par le passé. Résultat : ils ont pratiquement doublé. Le total pour tous les moyens de transport est passé de 12 milliards de francs en 2020 à 26 milliards en 2021 et 30 milliards en 2022. Le trafic automobile reste en tête avec près de 20 milliards de francs de coûts annuels. Si les automobilistes devaient payer les coûts réels, l’essence coûterait environ trois francs de plus par litre. Cela aurait de nombreuses conséquences sur la demande.

Coûts externes des transports

Prendre l’avion renchérit l’assurance maladie

Mais le trafic aérien n’est pas en reste avec près de 3,9 milliards de francs de coûts externes. Le trafic aérien nuit massivement à la collectivité : par exemple, pour les riverains des aéroports, le bruit des avions entraîne – à l’instar du trafic routier – des problèmes de santé, comme des troubles cardio-vasculaires, du diabète ou des maladies psychiques. Cela a des conséquences sur les coûts pour notre système de santé, qui conduit à une augmentation de nos primes d’assurance maladie. Dans l’idéal, et conformément à notre Constitution, ces coûts devraient être payés par ceux et celles qui les occasionnent, c’est-à-dire par l’industrie de l’aviation. Mais jusqu’à présent, le soi-disant principe du « pollueur- payeur » n’est appliqué que de manière isolée et totalement insuffisante.

La crise climatique risque de coûter encore plus cher

Les coûts liés au réchauffement climatique sont particulièrement importants : cela comprend en autres des coûts liés aux mauvaises récoltes, aux inondations ou aux incendies de forêt. La détermination de tels coûts repose sur de nombreuses hypothèses ; ils doivent donc être considérés avec prudence. En général, on peut partir du principe que ces coûts sont fixés de manière plutôt conservatrice. En d’autres termes, il est fort probable que les coûts réels soient encore bien plus importants que ceux calculés par la Confédération. A cela s’ajoute le fait que seul ce qui peut être exprimé en francs est pris en compte. Si l’on reste par exemple plus souvent à la maison en raison de la chaleur estivale croissante, cela a, certes, un impact économique, mais qui est difficilement chiffrable. En conséquence, les effets négatifs du trafic automobile et aérien ont tendance à être sous-estimés.

Les plus précaires sont les plus touchés

L’Office fédéral du développement territorial (ARE) a fixé le coût des dommages climatiques à CHF 456.– par tonne de CO2 pour l’année 2024. Il s’agit là aussi d’une estimation plutôt basse, comme le reconnaît ouvertement l’ARE. Compte tenu de la fréquence croissante des phénomènes météorologiques extrêmes ou de la destruction de villages de montagne comme Blatten, nous risquons de devoir faire face à des coûts encore bien plus élevés dans les années à venir. Des coûts qui devront être supportés par les person- nes concernées ou par l’ensemble de la société, mais qui ne sont pourtant causés que par une partie de la société, de par son comportement polluant. D’une manière générale, les personnes aux revenus plus élevés ont des bilans carbone plus importants, en particulier en raison de leur usage de la voiture et l’avion. Les personnes ayant des revenus plus faibles sont en revanche touchées de manière disproportionnée par les effets négatifs, car elles vivent plus souvent à proximité de routes très fréquentées ou sont exposées au bruit des avions. Les plus précaires paient donc pour le luxe des plus riches, ce qui est extrêmement problématique.

Une taxe sur les billets d’avion s’impose

Une mesure possible pour résoudre ce problème consiste à instaurer des taxes incitatives. Dans le domaine du transport aérien, une taxe sur les billets d’avion s’impose. Une partie des recettes pourrait être utilisée pour favoriser les alternatives à l’avion, à savoir le transport ferroviaire international, comme les trains de nuit. Le reste pourrait être distribué équitablement à la popu- lation. La plupart des personnes seraient gagnantes et recevraient davantage d’argent. Les grands voyageurs, eux, en revanche, payeraient plus cher. Les grands voyageurs, en revanche, paient plus cher. Cela permettrait de faire payer les personnes qui prennent l’avion pour les dommages climatiques causés. L’investissement dans l’offre ferroviaire inciterait les personnes à prendre davantage le train et donc à réduire le nombre de vols en avion. Cet instrument garantirait que Swiss et consorts devraient consacrer au moins une partie de leurs bénéfices à assumer leur impact si négatif sur le climat.



Devenir membre et recevoir le bulletin.

Bulletin actif-trafiC
trafic aérien

Articles en lien

Le temps est venu de lancer une nouvelle initiative populaire !

Weniger fliegen
13. novembre 2025

Le trafic aérien augmente, et la crise climatique avec lui. Cette année, tous
les records devraient être battus, et les compagnies aériennes souhaitent poursuivre leur croissance. Nous disons: ça suffit!

En savoir plus

SAF : le mirage de l’avion vert

Greenwashing. Bild: https://stay-grounded.org
12. novembre 2025

Pour prétendre pouvoir continuer à faire voler des avions tout en respectant le climat, l’industrie de l’aviation mise tout sur les SAF, les « carburants d’aviation durables ». Derrière cette promesse écologique se cachent bien des désillusions.

En savoir plus

Aviation et injustice climatique

Nombre de trajets en avion par an et par personne
12. novembre 2025

Les personnes les plus touchées par la crise climatique sont rarement celles qui ont déjà pris l'avion. Le transport aérien est l'un des exemples les plus extrêmes d'injustice climatique.

En savoir plus

Trains VS avions : un duel truqué

ungleiche Lanzen
12. novembre 2025

La politique climatique échoue non seulement par leur inaction, mais aussi en favorisant les comportements les plus polluants: l’avion reste, trop souvent, le choix le moins cher malgré son empreinte carbone largement supérieure à celle du train.

En savoir plus

Pourquoi les trains de nuit sont (quand même) nécessaires

Weichen stellen
10. novembre 2025

Les CFF abandonnent leurs projets de trains de nuit vers Rome et Barcelone. Les
CFF misent désormais sur les trains à grande vitesse. Une décision qui soulève d’importantes questions.

En savoir plus

Économiser sur l’avenir

Sparhammer
10. novembre 2025

Le Conseil fédéral prévoit de supprimer plusieurs milliards de francs destinés à la protection du climat dans les années à venir grâce à son programme de coupes budgétaires. La transition vers la mobilité durable serait particulièrement touchée.

En savoir plus

Pour une taxe sur les billets d’avion adaptée au climat

Flughafen Zürich
26. juin 2025

Avec 27 %, le trafic aérien est le secteur ayant l’impact négatif sur le climat le plus important en Suisse. Une taxe sur les billets d’avion est essentielle pour limiter la croissance du nombre de passagers·ères et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

En savoir plus

Interdire les jets privés

Privat Jet
25. juin 2025

Avec les jets privés, c’est une petite élite riche qui détruit le climat. Malgré la crise climatique, l’utilisation de jets privés augmente fortement. Pour une protection efficace du climat et pour la justice climatique, cette démesure doit être interdite.

En savoir plus

Taxes automobiles et inégalités

Tanken
25. juin 2025

Renchérir les coûts de la voiture par des taxes est une idée très ancienne… mais qui peine souvent à s’imposer face aux fortes oppositions. Comment sortir de l’impasse ?

En savoir plus
  • 1
  • 2
  • 3
  • …
  • Page suivante ››
  • Dernière page Dernier »

À propos d’actif-trafiC

actif-trafiC est une association écologiste axée sur une politique des transports durable qui ne dépend d’aucun parti politique. Nous défendons une mobilité d’avenir respectueuse de l’environnement et socialement juste.

IBAN CH84 0900 0000 8006 7097 2
Banque: PostFinance
Numéro de clearing: 0900

actif-trafiC

actif-trafiC
rue des Savoises 15
Case postale
1211 Genève 8
Suisse

+41 79 781 42 36

info@actif-trafic.ch
https://www.actif-trafic.ch

  • FAIRE UN DON
  • Inscription à la newsletter
  • Mentions légales
  • Protection des données
  • Contact
To top

© Copyright 2023 actif-trafiC. All rights reserved.