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Comment voyagerons-nous après le COVID-19?

21. juillet 2020

Dans le dock E de l’aéroport de Zurich d’où partent les avions vers l’Asie, l’Afrique et les Amériques on constate peu de mouvement. Beaucoup d’employés sont au chômage partiel, de nombreux voyages d’affaires et de loisirs ont été annulés, et le Conseil fédéral conseille à la population de découvrir les attraits de la Suisse.

Que retenons-nous de la période de la fermeture des frontières entre mars et juin, d’un monde où le télétravail est devenu la norme et les visioconférences ont remplacé les conférences en présentiel? 

Comment les Suissesses et Suisses voyageront-ils et elles après la période de confinement ? Faut-il toujours se déplacer autant en avion et se rendre aussi loin ? Le virus changera-t-il de manière durable nos habitudes de travail et de loisirs ? 
Barbara Lüthi de la Télévision suisse alémanique s’est entretenue dans l’émission SRF-Club dans le dock E de l’aéroport de Zurich avec un panel de spécialistes*, dont Greta Stieger, cheffe de projet « Le train au lieu de l’avion » chez actif-trafiC et diplômée en sciences naturelles de l’environnement EPFZ.

Vous trouverez ci-dessous en résumé les neuf axes de réflexion d’actif-trafiC sur les voyages, énoncés lors de l’émission SRF-Club. 

  1. L’aviation n’est pas seulement une victime de la pandémie du coronavirus, mais en est aussi co-responsable. Certes, le secteur aéronautique a été durement frappé par la crise et n’a pas cessé d’exagérer son importance économique (en particulier les emplois, en comptant tous les travailleurs·euses dans les magasins dans les aéroports, qui devraient plutôt être comptatilisés dans la vente). Pourtant, d’autres branches comme la gastronomie ou la culture, qui offrent bien plus d’emplois que le secteur aéronautique ont été plus durement touchés encore. Or, ces branches n’ont pas obtenu deux milliards de francs de la Confédération et doivent respecter des normes d’hygiène strictes. L’aviation entend ne pas respecter les règles de distanciation, comme par ex. laisser un rang sur deux libre, car cela ne serait pas rentable. Et qu’en est-il des restaurants? En outre, le danger ne résulte pas seulement d’une infection possible, mais peu probable à bord d’un avion, mais aussi de la propagation du virus en peu de temps dans le monde entier. L’équation est facile à imaginer: un nouveau virus contagieux + trafic aérien international = pandémie. Pourtant, les gouvernements ont mis un certain temps à en tirer les conclusions nécessaires. Or, la réduction drastique des vols s’est avérée être une mesure efficace pour endiguer la transmission, comme le prouvent diverses études. Vouloir reprendre rapidement le trafic aérien comme par le passé est un acte irresponsable, tant pour la santé publique que pour le climat.
     
  2. Mobilité virtuelle : le télétravail, les visioconférences, les horaires de travail flexibles sont diverses formes de mobilité virtuelle. La crise du COVID-19 nous a montré qu’il ne faut pas toujours se déplacer physiquement pour être mobile au quotidien. Les infrastructures de trafic actuelles visent à absorber le trafic des heures de pointe. Les coûts engagés pour une extension des infrastructures pourraient être drastiquement réduits en cassant et lissant ces pointes de trafic pendulaire. La mobilité virtuelle peut contribuer à un quotidien moins stressant et à éviter des émissions de CO2.
     
  3. Les voyages sans avion ont le vent en poupe, les voyages ne sont pas forcément liés à ce mode de transport. Suivant le mode de transport choisi, l’impact sur l’environnement est plus ou moins grand. La Suisse offre de magnifiques paysages et de nouvelles expériences culturelles – qui peuvent être rejoints à pied, à vélo, en train ou en bus. Pour des distances plus longues, mieux vaut prendre plus de temps, aussi pour un meilleur équilibre entre temps de travail – vie familiale et loisirs.
     
  4. Transfert de l’avion au train. La destination de 80% des passagers et passagères en provenance de la Suisse se situe en Europe. La plupart de ces destinations peuvent être aisément atteintes en train, ce qui permettrait des baisses d'émissions de gaz à effet de serre, car un voyage en train en Europe occasionne en moyenne sept fois moins d’émissions de CO2 qu’un vol. En outre, de nombreuses destinations très prisées depuis Genève (par ex. Barcelone, Copenhague, Rome, Croatie) se trouvent à une distance idéale en train de nuit. Il est grand temps de reconstruire le réseau de trains de nuit.
     
  5. Le trafic aérien est très nocif pour le climat. L’avion est le moyen de transport le plus polluant pour le transport de personnes par kilomètre. En Suisse, le trafic aérien est responsable de 20% de l’impact climatique anthropogène, à l’échelon mondial de 5 à 8%. D’ici 2030, le trafic aérien pourrait devenir le secteur occasionnant le plus de nuisances climatiques en Suisse.  D’ici 2050 le trafic aérien pourrait se monter à 20% du budget mondial de CO2, un scénario incompatible avec les objectifs climatiques de Paris ! Les émissions du trafic aérien doivent être fortement réduites.
     
  6. Taxe sur les billets d’avion. Cette taxe incitative de 30 à 120 francs par vol (suivant la distance et la classe) devrait entraîner une diminution des vols et une réduction de 7à 11% du CO2 émis par les avions. C'est certes un bon début, mais la taxe devrait être augmentée jusqu’à atteindre 380 francs par tonne de CO2 pour couvrir les frais réels des dommages à l’environnement. La taxe est compatible socialement, car plus de la moitié des recettes sont redistribuées à la population. L’autre moitié des recettes alimente un fonds climatique encourageant des innovations techniques.
     
  7. Kérosène synthétique. La production de kérosène synthétique demande de grandes quantités d’énergie solaire. Or, en ce moment, l’énergie solaire ne couvre que 4% des besoins en électricité en Suisse et dans le monde. L’énergie solaire et les autres formes d’énergies renouvelables devraient être affectées en premier lieu à produire de l’électricité, des aliments et à chauffer des bâtiments et non au trafic aérien.
     
  8. CORSIA (= Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation, une sorte de "bourse de compensation CO2" pour le trafic aérien). Pour atteindre les objectifs climatiques de Paris, une réduction et non simplement une compensation des émissions s’impose. Notons que CORSIA programme international est volontaire et entend promouvoir une croissance du trafic aérien neutre pour le climat. Donc seule une petite part des émissions devrait être compensée (la croissance de l’année en cours et non l’ensemble  des émissions) sur la base de l’année de référence 2019.
     
  9. Réduction du trafic aérien. Pour limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5°C, nous devons atteindre d’ici 2050 des émissions nettes de zéro (ou d’ici 2030 selon la grève du climat). Nous ne pouvons donc pas nous permettre d’attendre de nouveaux carburants ou des accords tels CORSIA. Cela ne signifie pas rejeter ces idées, mais il en faut davantage. Il appartient à la politique d’intervenir, comme pour la crise du COVID-19, pour faire face à la crise du climat, avec une taxe plus élevée sur les billets d’avion, une taxe sur le kérosène et l’introduction de la TVA sur les vols internationaux. Sans oublier de renforcer l’extension du réseau ferroviaire international, en particulier des trains de nuit. 

________


*Liste complete des invité·e·s à l’émission SRF-Club:

– Stephan Widrig, PDG de la SA Aéroport de Zurich
– Thomas Klühr, PDG  Swiss International Air Lines SA
– Endo Anaconda, musiscien, chanteur principal de Stiller Has et auteur  
– Daniel Lampart, économiste-chef de l’Union syndicale suisse
– Greta Stieger, cheffe de projet « Le train au lieu de l’avion » chez actif-trafiC et diplômée en sciences naturelles de l’environnement EPFZ 
– André Lüthi, président du Conseil d’administration et PDG du groupe Globetrotter
– Regula Eichenberger, première pilote de ligne en Suisse

aviation-verite.ch
Campagne « le train au lieu de l’avion »
trafic aérien
Train de nuit
le train au lieu de l’avion

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