Alors que la limitation de vitesse à 30km/h devient de plus en plus fréquente dans les villes et les villages, le lobby automobile s'y oppose avec acharnement par le biais de recours et de référendums. S'il parvient souvent à retarder la mise en oeuvre du 30km/h, il n'avait jusqu'ici pas réussi à stopper la tendance.
Sauf qu'aujourd'hui, Albert Rösti, le lobbyiste de l'automobile devenu Conseiller fédéral a décidé d'agir à la manière de Trump, en mettant des bâtons dans les roues du 30km/h sur les routes principales par le biais d'une ordonnance. Ce texte, qui ne passera ni par le Parlement, ni par le peuple impose sa vision aux communes et aux villes, qui sont pourtant les mieux placées pour prendre les décisions locales de modération du trafic. Nous devons arrêter Albert Rösti et sa politique désastreuse, c'est pourquoi nous nous battrons contre cette décision par tous les moyens possibles!
L'autonomie des communes et des villes menacée
Le Conseil fédéral a décidé de rendre beaucoup plus difficile la limitation à 30 km/h sur les "routes affectées à la circulation générale", c'est-à-dire toutes les grandes routes, même si elles traversent des quartiers. Il a mis en consultation une ordonnance à cet effet. Si cela passe, la mise en oeuvre du 30 ne serait possible qu'au prix d'un surcroît de travail coûteux et inutile pour les villes et les communes.
Le plan d'Albert Rösti se base sur la motion de Peter Schilliger et de ses camarades de l'ACS, de l'Union Suisse des Arts et Métiers, de RouteSuisse et d'AutoSuisse. Sur les grandes routes traversant des villages et des quartiers - les routes dites affectées à la circulation générale - la vitesse de 50 km/h serait prescrite de manière fixe. Le Conseil fédéral ne veut certes pas interdire complètement le 30 km/h, mais il rend son introduction nettement plus difficile en imposant de nouvelles études inutiles, longues et coûteuses. Le fait qu'il veuille le faire par voie d'ordonnance - en contournant ainsi le Parlement et la population - est très problématique démocratiquement. En plus, les villes et les communes verraient leurs compétences restreintes, ce qui est contraire au principe du fédéralisme. C'est inacceptable! Nous nous opposons donc par tous les moyens à cette ordonnance!
Votations dans les villes et les cantons
Le 30 novembre 2025, Zurich devra se prononcer sur une initiative anti-30km/h de l'UDC. Au niveau du canton de Zurich, le lobby automobile lance deux initiatives anti-limitations vitesse à 30 km/h issues des rangs du PLR et de l'UDC. Le gouvernement cantonal soutient, contre la volonté des villes de Zurich et de Winterthur - qui sont par ailleurs les principales concernées - ces deux initiatives.
Dans le canton de Lucerne, l'UDC veut, avec son "initiative 50 km/h", imposer aux communes une vitesse de 50 km/h sur les grandes routes, même si celles-ci traversent des quartiers résidentiels. Dans les cantons de Bâle-Campagne et de Saint-Gall, le lobby automobile a également lancé des initiatives ou des interventions parlementaires visant à imposer une vitesse de 50 km/h ou à rendre l'introduction de la vitesse de 30 km/h très difficile. À Genève, pas de votation en vue mais les opposants au 30km/h ont réussi à retarder tout le projet du Conseil d'Etat en déposant un recours, victorieux en première instance, contre lequel nous avons fait appel.