Le Conseil fédéral prévoit de supprimer plusieurs milliards de francs destinés à la protection du climat dans les années à venir grâce à son programme de coupes budgétaires. Les mesures en faveur de la transition vers la mobilité durable seraient particulièrement touchées : les fonds destinés aux trains de nuit, aux transports régionaux ainsi qu'à l'extension et à l'entretien de l'infrastructure ferroviaire seraient ainsi supprimés.
À la mi-septembre, le Conseil fédéral, présidé par la ministre des Finances Karin Keller-Sutter, a présenté son programme d’austérité. Il prévoit ainsi de supprimer jusqu’à trois milliards de francs à partir de 2027. Parmi les soixante mesures proposées, nombreuses sont celles qui concernent les transports et le climat. Elles constituent une menace sérieuse pour nos objectifs climatiques, qui ont été fixés démocratiquement.
Payer davantage pour des transports publics moins performants ?
La bonne desserte des différentes régions par les transports publics est un pilier important de la cohésion nationale. C’est pourquoi la proposition de la Confédération d’augmenter le taux de couverture des coûts dans le transport régional est particulièrement problématique. Aujourd’hui, la Confédération prend en charge 50 % de ces coûts non couverts, les cantons assumant l’autre moitié. À l’avenir, la part de la Confédération devrait toutefois être considérablement réduite. Cette mesure aurait des conséquences dramatiques pour les entreprises de transport public, tout en ne permettant à la Confédération d’économiser « seulement » 60 millions de francs par an. Les entreprises locales de transports publics devraient alors soit générer des recettes supplémentaires, soit réduire leurs dépenses. Elles n’auraient alors d’autre choix que d’augmenter encore le prix de leurs billets ou de supprimer certaines liaisons vers les villages isolés.
Les trains de nuit et le Fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF), qui finance l’exploitation, l’entretien et l’extension de l’infrastructure ferroviaire, subiront également des coupes budgétaires de respectivement 30 et 200 millions de francs par an. En conséquence, les aménagements nécessaires au transfert de la route vers le rail ne pourront pas être poursuivis et nous devrons peut-être attendre encore des années avant de voir circuler des trains de nuit vers Rome et Barcelone. Un signal catastrophique pour la transition vers la mobilité durable.
La population a toujours le dernier mot
Mais il reste une lueur d’espoir : dès cet hiver, les modifications législatives seront examinées par les Chambres fédérales. On ignore encore combien des mesures initialement proposées par le Conseil fédéral passeront cette étape. De plus, diverses associations et partis ont déjà annoncé un référendum contre ce paquet d’austérité. actif-trafiC envisage de le soutenir. Ce sera donc aux électeurs et électrices d’avoir le dernier mot dans cette affaire.
Le marteau de l’austérité du Conseil fédéral : un coup de massue sur les transports publics régionaux.
