Comme annoncé dans Tamedia, ce jeudi 13 novembre, actif-trafiC, organisation nationale œuvrant depuis plus de 30 ans en faveur d’une mobilité plus écologique et collective, annonce qu’elle lancera, en 2026, une initiative populaire fédérale visant à lutter contre la croissance effrénée du trafic aérien et pour des transports publics plus attractifs. L’initiative propose d’instaurer une taxe sur les billets d’avion, dont les recettes devraient être en grande partie reversées à la population.
Malgré l'urgence climatique, le trafic aérien atteint des proportions sans précédent et continue d'augmenter de manière illimitée. On apprenait d’ailleurs ce mercredi 12 novembre que l’aéroport de Zurich avait enregistré le 5 octobre 2025 son record absolu de passager·ères en une seule journée. L'année 2025 devrait battre tous les records. Alors qu’en même temps, le transfert vers le train, plus écologique, est freiné par des prix élevés et une offre limitée.
Des conditions équitables entre trains et avions
Dans les conditions actuelles, pour un même trajet, le train reste souvent plus cher qu’un billet d’avion. Les compagnies aériennes bénéficient d’un avantage déloyal grâce à l'exonération de la taxe sur le kérosène et de la TVA. Ce traitement fiscal inégal, qui fausse le marché, favorise le transport aérien et incite la population à prendre l'avion malgré son impact considérable sur l'environnement et le climat.
Des transports publics plus attractifs pour tout le monde
Le Conseil fédéral et le Parlement ne semblent guère disposés à réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre liées à l'augmentation du trafic aérien et à respecter les objectifs climatiques. actif-trafiC prévoit donc de lancer une initiative populaire nationale en 2026. À cette fin, l'organisation environnementale spécialisée dans la politique des transports est actuellement en pourparlers avec diverses personnes et organisations afin de forger une alliance largement soutenue.
La taxe sur les billets d'avion a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre du trafic aérien et doit être conçue selon le principe du pollueur-payeur : Les personnes qui prennent souvent l'avion et parcourent de longues distances paieront davantage. Une taxe plus importante est également imposée aux personnes voyageant à bord d’une classe business ou première, et davantage encore à ceux utilisant des jets privés.
«La taxe sur les billets d'avion permet de compenser l'inégalité de traitement entre le train et l'avion. Les recettes seraient en grande partie reversées à la population pour l'utilisation des transports publics. En outre, une partie des recettes pourrait être utilisée pour développer des offres ferroviaires abordables et attrayantes pour les voyages internationaux Cela renforcerait la mobilité respectueuse du climat et rendrait les voyages en train plus attrayants pour toutes et tous.» explique Christophe Clivaz, Conseiller national (Valais/Les Vert·es).
Respecter les objectifs climatiques dans le secteur aérien
Au cours des dernières décennies, le trafic aérien a fortement augmenté, générant ainsi des quantités considérables de CO2. En Suisse, c’est même le premier secteur en termes d’impact climatique. À l'heure actuelle, rien ne laisse présager un ralentissement de la croissance du nombre de passagers. Tout porte à croire que le nombre de passagers atteindra cette année un niveau sans précédent et continuera d'augmenter. Cette tendance doit être stoppée afin d'atteindre les objectifs climatiques démocratiquement fixés par la Suisse.
