
Une voie dédiée aux voitures sur le pont du Mont-Blanc à Genève pourrait bientôt devenir une piste cyclable. C’est la revendication que portent aujourd’hui les associations de mobilité, d’urbanisme et de quartier, réunies autour d’une pétition citoyenne exigeant la finalisation du « U cyclable » entre les Pâquis et le quai Gustave-Ador.
Mercredi 8 octobre, les associations à l'origine de cette mobilisation ont officiellement remis la pétition aux autorités, après une action devant l’Horloge fleurie, cœur du conflit piéton-vélo et symbole d’un espace public à repenser.
Depuis le rejet de la passerelle piétonne en novembre 2024, aucune perspective concrète n’a été proposée pour apaiser ce secteur saturé, où piétons, cyclistes et touristes se disputent un espace réduit, tandis que cinq à six voies sont réservées au trafic automobile.
«Le Jardin Anglais est l’un des points les plus fréquentés de Genève à vélo, avec plus de 1100 cyclistes à l’heure de pointe. Mais c’est aussi un lieu de promenade, de passage, d’émotion. Les vélos n’ont rien à faire au milieu des passant·es. Il est temps de séparer les flux, enfin.» — Nataniel Mendoza, secrétaire général de PRO VELO Genève
La pétition, lancée le 3 septembre par PRO VELO Genève, actif-trafiC, Mobilité Piétonne, l’ATE Genève, avec le soutien du Collectif Affluent, de SURVAP (Pâquis) et de VAEV (Eaux-Vives), demande une transformation simple, pragmatique et à coût maîtrisé : réaffecter une voie automobile à la mobilité douce.
Les futurs travaux de rénovation des trottoirs du pont du Mont-Blanc – qui devraient entraîner la suppression temporaire d’une voie de trafic individuel motorisé – sont une opportunité unique pour réaffecter ensuite définitivement l’espace de cette voie automobile aux cyclistes dès la fin des travaux.
«La situation actuelle semble délibérément conçue pour entretenir l’animosité entre les personnes à pied et à vélo. Pour en sortir, il existe pourtant une solution simple, bon marché et rapide à mettre en oeuvre. Les travaux de rénovation des trottoirs du pont du Mont-Blanc offrent une opportunité unique: il faut la saisir!» — Thibault Schneeberger, coordinateur d’actif-trafiC
Les signataires appellent les autorités municipales et cantonales à donner une réponse rapide à leur pétition, par exemple le 24 novembre 2025 — un an jour pour jour après l’échec de la passerelle dans les urnes.
«Pour les piétons, déplacer la piste cyclable sur la chaussée est une mesure indispensable, car ils ont vraiment besoin de plus d’espace et de sécurité sur ce maillon du réseau, reliant la rive gauche à la rive droite.» — Marco Ziegler, représentant de Mobilité piétonne Genève
«On ne résout pas les problèmes de cohabitation entre cyclistes et piéton·nes sans infrastructures adaptées pour chacun de ces modes. La séparation des flux, qui passe nécessairement par un rééquilibrage rapide de l’espace à disposition, est la seule solution pour répondre aux plaintes justifiées de la majorité des usager·ères», clame Matthieu Jotterand, vice-président de l'ATE Genève.