Campagne "Faites place!"

Foto des Parking Day

Interroger la répartition de l’espace

L’espace est une denrée rare en ville. La place est utilisée pour conduire, stationner etc. Se mouvoir librement, sans entraves, un rêve pour les piéton-ne-s. L’exigence de la mobilité à tout prix marque la physionomie de nos villes et de l’espace routier. La répartition de l’espace public s’est développée progressivement : elle n’est ni naturelle ni équitable. Il est grand temps de remettre cette répartition en question.

La distribution de l’espace sur la route est très inéquitable, et cela de plus d’une manière. Les usagères et usagers les plus vulnérable et les moyens de transport les plus efficaces quant à l’utilisation de l’espace sont relégués en bordure sur des bandes minuscules dans l’espace urbain. Or, l’inverse serait bien plus logique : la priorité devrait revenir aux plus vulnérables ainsi qu’aux moyens de transport faisant un usage parcimonieux de la place à disposition - et ce sur toute la voirie. De fait, la voiture squatte l’espace public, alors que dans les plus grandes villes seule la moitié des habitants possède une voiture.

Grafik der Platzbedarf pro Person nach Verkehrsmittel
Platzbedarf pro Person nach Verkehrsmitteln in Abhängigkeit der Geschwindigkeit

Le graphique illustre l’espace nécessaire pour chaque moyen de transport suivant la vitesse.

Exemple : une personne assise dans une voiture privée à l‘arrêt utilise 13,5 m2. La même personne, à 30 km/h, utilisera près de 65 m2 (à cause de la distance de sécurité).  

Suite à diverses décisions politiques, l’espace routier est aujourd’hui réparti de manière très inéquitable. Nous entendons questionner ces conditions cadre légales et les remettre en cause. Ainsi l’espace routier réservé aux voitures stationnées devrait être transformé en espace libre et de rencontres ou toutes les rues devraient passer en régime de zone 30 en ville. La rue devrait devenir à nouveau un espace public, perçu et utilisé comme tel. Nous voulons montrer que le privilège accordé aux automobilistes de disposer de cet espace (malheureusement de nos jours la réalité dans les villes suisses)  ne se justifie pas.

Présentation du Dr. Peter De Haan (en Allemand), Ernst Basler+Partenaires, chef de groupe de la politique énergétique et mobilité, mars 2015 
Présentation de Fritz Kobi (en Allemand), spécialiste en planification des transports et des routes, mars 2015  








Bilder einer Aktion

Linge de bain - Place de parking

Remettre en cause, réaménager, montrer des possibilités, inciter à la réflexion. Voilà les objectifs de nos actions sur la consommation en espace du trafic en milieu urbain. Notre linge de bain géant (de la taille d’une place de stationnement pour voiture) sera visible en divers endroits en Suisse durant l’été et l’automne prochain. Le linge fera parfois tache grise sur une prairie verte, d'autres fois il fera revivre en vert éclatant un espace d’asphalte gris morne.

Les dimensions gigantesques d’une place de stationnement frappent d’autant plus que cet élément est sorti de son « contexte naturel » (à savoir l’espace routier) et placé dans une prairie : 13,5 m2 de béton gris dans un lieu vert et idyllique ont de quoi frapper les esprits. Aline Trede a eu un geste provoquant aux bains publics du Marzili à Berne le 5 août, quand elle y a déployé un linge de bain de la taille d’une place de stationnement. Elle avait décidé de s’octroyer pour une fois autant d’espace qu’une voiture le fait au quotidien comme allant de soi. 

Cette action estivale en 2015 faisait partie intégrante de la campagne d’actif-trafiC sur la consommation d’espace du trafic motorisé. Nous voulons encourager la population à questionner la répartition actuelle des surfaces dans les rues. Les usagères et usagers les plus vulnérable doivent mieux être pris en compte dans l’espace public routier.