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Nocif pour les automobilistes, les transports publics, le territoire et le climat: NON à l’extension des autoroutes

14. août 2024
Comité associatif contre l'élargissement des autoroutes
Conférence de presse

Le 24 novembre prochain, le peuple suisse se prononcera sur six projets d’extensions autoroutières, dont l’un concerne le tronçon de l’A1 entre Nyon et Le Vengeron. Ce mercredi, un large comité associatif contre l’extension des autoroutes – regroupant l’ATE (Association Transports et Environnement), actif-trafiC, Pro Velo, le WWF, Uniterre, AG!SSONS, les Grands-Parents pour le Climat, Pro Natura, Birdlife, l’Alliance Climatique et l’Association Climat Genève – a exposé ses arguments.

Télécharger la présentation PowerPoint

L’A1 élargie sera à nouveau saturée en 10 ans, le trafic dans les localités va augmenter

“C’est une réalité documentée d’innombrables fois dans le monde par des expériences concrètes et des dizaines d’études: élargir les routes ne résout pas les bouchons” déclare Thibault Schneeberger de l’association actif-trafiC. Au contraire: toute extension de la capacité d’une route amène de nouveaux automobilistes à utiliser l’infrastructure, un trafic dit “induit” qui génère rapidement une nouvelle situation de saturation. Ce phénomène est tellement connu que les experts en mobilité l’appellent “loi fondamentale de la congestion routière.” Ce phénomène a été clairement observé en Suisse par exemple au tunnel du Baregg (AG) dans la région de Zurich: après son élargissement, le trafic a massivement augmenté. L’OFROU elle-même prévoit que le tronçon élargi à 2x3 voies entre Nyon et Le Vengeron atteindra sa nouvelle capacité maximum (soit 130’000 véhicules par jour) seulement dix ans après la réalisation de l’extension. Non seulement le problème des bouchons ne sera pas résolu, mais on passera de 90’000 à 130’000 véhicules par jour : un trafic supplémentaire qui tentera de se déverser dans les villes et les villages alentour, nuisant à la qualité de vie des habitant·es. “L’OFROU prévoit même que 12 ans après la mise en service de l’A1 à 2x3 voies, on verrait +44’000 véhicules/jour emprunter l’échangeur du Vengeron à Genève, +8'800 à la jonction Coppet et +7'000 à celle de Nyon. Élargir l’autoroute c’est permettre la croissance du trafic.”

 

Conflit avec la nouvelle voie CFF Genève-Lausanne 

Bien que les partisan·es des extensions autoroutières prétendent ne pas vouloir opposer la route au rail, l’élargissement de l’A1 pourrait menacer la réalisation de la nouvelle voie ferroviaire entre Lausanne et Genève. La topographie et la densité du bâti sur la Côte sont telles qu’il manquerait de place pour réaliser la troisième voie de train une fois l’A1 agrandie. Au mieux, le projet ferroviaire serait retardé et complexifié, au pire il serait abandonné. “Il y a pourtant urgence à augmenter l’offre ferroviaire entre Lausanne et Genève et à créer la redondance tant attendue sur ce trajet” a déclaré Caroline Marti, présidente de la section genevoise de l’ATE, en rappelant que les 5,3 milliards prévus pour les autoroutes seraient mieux investis dans les mobilités durables, honorant nos engagements en faveur du climat. 

Nataniel Mendoza de Pro Vélo Genève rappelle : “Le meilleur outil pour promouvoir les mobilités actives c’est de réduire le trafic motorisé. Ces projets autoroutiers vont faire exactement l’inverse et sont clairement incompatibles avec les objectifs de la loi fédérale sur les voies cyclables et la road-map vélo de l’OFROU qui vise à doubler les kilomètres parcourus à vélo d’ici 2035”. 

 

Destruction d’espaces de nature et de terres agricoles

Pour la coalition lémanique, l’extension des autoroutes est également une aberration écologique. A l’heure où la Suisse est une mauvaise élève vis-à-vis de ses engagements climatiques internationaux, bétonner davantage le territoire et favoriser le transport individuel fonctionnant aux énergies fossiles est inadmissible. “Chaque nouvelle route contribue à l’effondrement du vivant. En plus de se construire sur des milieux naturels et agricoles, elles créent de véritables barrières physiques, sonores et lumineuses qui impactent lourdement la nature.” expose Jean-Pascal Gillig, responsable de section du WWF Genève. Le niveau sonore et la mauvaise qualité de l’air a également un impact direct sur la qualité de vie des habitant·es. 

Alberto Silva, secrétaire politique d’Uniterre et maraîcher, surenchérit en expliquant que l’ajout d’une troisième voie sur l’autoroute A1 entre Genève et Nyon entraînerait la disparition de 3,2 ha de surface d’assolement et de 2,05 ha de forêts, pour un élargissement sur un total de 19 km. “La Confédération promet certes une compensation financière, mais rien ne pourra compenser la perte de ces précieuses terres, indispensables à notre sécurité alimentaire!” s’alarme-t-il. 

Nos objectifs climatiques sont clairs: la loi climat votée en 2023 prévoit –57% d’émissions dans le secteur des transports d’ici 2040, puis –100% d’ici 2050. Élargir les autoroutes est totalement contraire à ces objectifs.

Julia Steinberger, professeure d’économie écologique à l’UNIL déclare: “Ces projets autoroutiers sont contraires à la science et à l’action climatique. Le GIEC dont je fais partie reconnaît les recherches sur l’induction du trafic et la dépendance automobile que génère la construction d’infrastructures routières.”

 

Un projet bâclé et rajouté à la hâte, qui ne tient pas compte des alternatives

“Il faut rappeler que le projet de 3ème voie autoroutière entre Nyon et Le Vengeron a été sorti du chapeau au tout dernier moment par Albert Rösti, en vue du référendum, afin d’éviter qu’il n’y ait que des projets suisses-alémaniques.” rappelle David Raedler, co-président de l’ATE Suisse. Pour ce motif, ses contours demeurent encore flous. En outre, des alternatives bien moins coûteuses et impactantes n’ont pas été examinées, dont celle de la réaffectation des bandes d’arrêt d’urgence (“RBAU”) lors des pics de trafic: une solution utilisée sur de très nombreux tronçons (y compris aux abords de Morges et sur le tronçon Chavornay-Lausanne), qui est bien moins chère, bien plus rapide à réaliser et bien moins extrême qu’un élargissement à trois voies. Dépenser près d’un milliard pour l’extension de 19 km alors que les RBAU ne coûteraient que quelques dizaines de millions, limitent l’effet de goulet d’étranglement et s’appliquent uniquement aux heures de pointes est un non-sens économique et écologique. 

 

Messages-clé de la conférence de presse: 

L’élargissement des autoroutes, et notamment le projet Genève-Nyon est nocif pour: 

  • Les automobilistes eux-mêmes qui subiraient les travaux pendant une dizaine d’années puis des embouteillages plus larges dus au trafic induit
     

  • Les habitant·es des communes situées aux alentours de l’autoroute, qui subiraient le trafic supplémentaire entrant et sortant de l’autoroute
     

  • Les paysan·es, la nature et le climat : destruction de terres agricoles, quand on doit réduire nos émissions, élargir la capacité des autoroutes n’est pas le chemin à suivre
     

  • Les usagers·ères des transports publics: ce projet d’élargissement d’autoroute mettrait en péril d’un point de vue autant technique que financier une nouvelle voie ferroviaire entre Genève et Lausanne, qui est par ailleurs l’un des tronçons les plus surchargés de Suisse. Dans un monde où un transfert modal massif est nécessaire, gaspiller 5,3 milliards dans des projets aussi nocifs n’est pas une option.

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